La Lavandière de Jean Siméon Chardin
Le collectionneur François Marcille (1790-1856) a réuni l’une des plus fabuleuses collections d’oeuvres du XVIIIe siècle. Lui-même formé à la peinture, partage avec la jeunesse romantique le goût des maîtres oubliés, notamment Chardin, dont il possède Le Panier de fraises des bois et la Lavandière. Marcille a contribué à la vie intellectuelle d’Orléans après la fondation du musée en 1823 et a transmis sa passion à ses enfants.
Sa collection a été répartie à sa mort entre ses deux fils : Camille (1816-1875), conservateur du musée de Chartres, et Eudoxe (1814-1890), directeur pendant 20 ans des musées d’Orléans. Eudoxe Marcille a été le grand rénovateur du musée, raccrochant les collections pour les valoriser, les enrichissant en suscitant 3000 dons. Il offre au musée le portrait du jurisconsulte Robert-Joseph Pothier (1699-1772) par Simon Lenoir. Ce tableau est avec les portraits de ses contemporains, comme Jean-Baptiste Perronneau.
Même si Chardin est présent dans la collection grâce à l’Autoportrait aux bésicles, le musée n’a jamais reçu en don ou pu acquérir les précieux Chardin de cette collection orléanaise. Mais un collectionneur a accepté de déposer au musée la Lavandière provenant de la collection Marcille. Le propriétaire l’a fait restaurer sous le contrôle de Pierre Rosenberg, spécialiste de l’artiste, pour lui rendre son aspect originel. C’est un Chardin dans un état de conservation exceptionnel que le public peut découvrir jusqu’à l’été 2026.