Bélisaire reconnu par l'un de ses soldats

Monsú est utilisé en Italie pour désigner un Français installé dans la péninsule, le terme dérive de Monsieur. Rapidement ce terme est employé pour rebaptiser tout étranger, quelle que soit son origine. Monsù Desiderio est probablement l'un des surnoms les plus complexes de l'histoire de l'art qui ne fut démêlé par Maria Rosaria Nappi que dans les années 1990. En effet, deux artistes, François de Nomé et Didier Barra, sont en réalité dissimulés derrière ce surnom qui devint rapidement un label d'entreprise puis une appellation générale d'un certain type d'œuvres produites à Naples.

François de Nomé est celui des deux peintres qui travailla le plus à des grandes vues urbaines en perspectives, presque totalement abandonnées par la figure humaine. Le tableau d'Orléans peut lui être restitué grâce à son style mais surtout en prenant en compte la restauration menée par l'atelier Arcanes en 2022, permettant de le redécouvrir sans le vernis épais qui le dissimulait. L'étude des nombreuses figures visibles dans la rue a permis d'identifier une intervention postérieure à la création du tableau. Ajoutées à une date inconnue mais proche de la création de l'œuvre, ces personnages donnent une saveur plus romanisante. Ces éléments étant particulièrement anciens et faisant partie du tableau désormais il a été décidé de ne pas les retirer.

L'œuvre telle que conçue par François de Nomé ne contient que deux figures, les personnages à peine lisibles sur le pont au centre en hauteur. Si certains historiens ont tenté d'identifier ici un sujet, il semble plus pertinent aujourd'hui de ne retenir pour seul nom à ce tableau le mot Perspective qui est celui utilisé à Naples dans les inventaires pour désigner les créations du célèbre Monsú Desiderio.