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Réalisation : Antigna, Jean Pierre Alexandre (Orléans, 09/03/1817 - Paris (75), 26 février 1878) (Peintre)

Aragonaises d'Anso

Réalisation : 1872
Domaine : Peinture
Technique(s) : Toile (peinture à l'huile)
Dimensions : H. 121 cm ; l. 164 cm
N°inventaire : 77.6.1
© Crédit(s) photo(s) : Lauginie, François

Cartel

Après avoir parcouru les régions de France, Antigna se rend au début des années 1860 en Espagne dans le nord de l'Aragon, d'où il rapporte ses premiers sujets ibériques, à un moment où l'Espagne tend à remplacer l'Italie dans le cœur des artistes et du public. Une Fontaine à Anso est exposé au Salon de 1864 avant d'être acquis par Ferdinand II du Portugal lors de l'Exposition universelle de Porto en 1865, avec un tableau d'Achille Zo, autre tenant de l'esthétique espagnole. Au Salon de 1872, les Aragonaises à Ansó prolonge les sujets de la décennie précédente, avec une palette colorée et lumineuse caractéristique de cette période de la carrière du peintre. Toujours avide de saisir les moments de vie des populations des rues et des champs, Antigna s'arrête sur deux jeunes bohémiens qui viennent échanger quelques notes contre une pièce à deux femmes se reposant à l'ombre d'une vigne. La composition en frise dans laquelle se détachent les profils des personnages comme sur un relief, la construction chromatique issue des costumes traditionnels, l'offrande du bébé joufflu au petit mendiant, dont le regard ahuri trahit le métal de la pièce, en or ou en argent relevent d'une composition très étudiée, plus pittoresque qu'ethnographique, contrairement à son contemporain Dehodencq. Durant toute sa carrière, Antigna a cherché à mélanger les genres et à élever la scène de genre en particulier, au niveau de la peinture d'histoire, dans son format et dans l'exigence de son élaboration. Les mêmes modèles ont posé pour d'autres compositions, notamment la Sérénade à Echo (Haut Aragon) du Salon de 1866, six ans plus tôt, montrant le travail qui s'opère en atelier pour reconstituer des inspirations ressenties lors des voyages, mais dont le résultat final est savamment composé. L'artiste séduit avec la couleur chaude qui émane de ces compositions espagnoles, dont le sentiment n'est pas absent. Il montre un goût persistant pour les costumes pittoresques qu'il soigne dans le détail et qui jouent un rôle aussi essentiel que les personnages.

Provenance

Salon de 1872 (no. 19).
Achat en vente publique par la Société des Amis des Musées d'Orléans (Paris, Drouot, 23 septembre 1977),1977.
Don de la Société des amis des Musées d'Orléans, décembre 1977.

École

France

Localisation

Musée des Beaux-Arts

2e entresol

Salle : Le second empire et l'ailleurs

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