Réalisation : Préault, Antoine-Augustin Auguste Préault (9 octobre 1809 - Paris (75), 11 janvier 1879)
Portrait du peintre Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860)
Portrait du peintre Alexandre-Gabriel Decamps (1803-1860)
Réalisation : 1800 - 1899
Domaine : Sculpture
Technique(s) : Plâtre, patiné
Dimensions : diam. 50 cm
N°inventaire : S.1791
© Crédit(s) photo(s) :
Camus, Christophe
Cartel
Ce portrait posthume, exposé au Salon de 1876, a pu être commencé des 1860, à la mort de Decamps, évoluant au cours des années jusqu'à devenir une sorte d'aboutissement des recherches d'Auguste Préault. Tous deux grandes figures du romantisme dès les années 1820, le peintre Decamps et le sculpteur Préault, chacun dans son médium, partagent un même goût pour la terribilità, qui se manifeste dans deux œuvres parmi les plus puissantes du XIXe siècle : La Bataille des Cimbres (1833, musée du Louvre, ancienne collection du duc d'Orléans) et Tuerie (1834/1854, Chartres, musée des Beaux-Arts), d'un romantisme échevelé reformulant les enjeux de la représentation.
Si le sculpteur a montré la même puissance expressive dans la ronde-bosse et le relief, le médaillon reste un format qu'il a déjà exploité en 1842 dans Le Silence pour la tombe de Jacob Roblès, dont il reprend le principe de haut-reliet dans ce portrait de Decamps. L'art du médaillon connaît son heure de gloire durant cette période, notamment sous l'impulsion de David d'Angers, et Préault en repousse les limites en exploitant le potentiel expressif du relief. Au-delà des bosses du crâne, dont le traitement exagéré renvoie aux études phrénologiques qui relient ces déformations aux traits de caractère, il fait de la barbe du peintre un véritable champ de bataille évoquant le chaos de la Bataille des Cimbres.
L'identification de ce médaillon aurait pu être perdue sans son contexte d'entrée dans les collections.
Préault l'expose en effet sous le titre Portrait de M... au Salon de 1876, où son Ophélie monopolise l'attention de la critique. Eudoxe Marcille, directeur du Musée de 1870 à 1890, toujours offensif à l'égard des dons d'œuvres des artistes modernes, obtient ce grand plâtre patiné pour le Musée d'Orléans, ou il entre comme tête de fantaisie mais avec la réputation, qui est restée, d'être un portrait de Decamps, ce que confirme la ressemblance avec les dernières années du peintre.
Provenance
Salon de 1876, n°3553.
Don de l'artiste au musée des Beaux-Arts d'Orléans par l'intermédiaire d'Eudoxe Marcille, directeur du musée des Beaux-Arts d'Orléans (1870-1890), 1876.
École
France
Localisation
Musée des Beaux-Arts
2e entresol
Salle : Le romantisme sous le second empire (1852-1870)