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Réalisation : Chardin, Jean Baptiste Siméon (Paris (75), 2 novembre 1699 - 6 décembre 1779) (Dessinateur)

Autoportrait aux bésicles

Réalisation : 1773
Domaine : Pastel
Technique(s) : Papier vergé (pastel)
Dimensions : H. 45,5 cm ; l. 38 cm
N°inventaire : 91.5.1
© Crédit(s) photo(s) : Lauginie, François

Cartel

Elève de Pierre-Jacques Cazes et de Noël-Nicolas Coypel, Chardin est reçu en 1724 à l'Académie de Saint-Luc. Quatre ans plus tard, La Raie et Le Buffet (Paris, musée du Louvre) lui ouvrent les portes de l'Académie royale en tant que peintre « dans le talent des animaux et des fruits », le genre le moins considéré dans la hiérarchie des genres. Ses natures mortes et scènes de genre lui valent néanmoins un immense succès auprès de la clientèle parisienne et européenne. Cette spécialité ne l'empêche pas non plus d'acquérir une place importante à l'Académie dont il devient le trésorier et le tapissier, charge consistant à placer les œuvres de ses confrères lors des Salons de l'Académie royale qui ont lieu tous les deux ans au Louvre. Proche de Maurice-Quentin de La Tour, il décide d'ailleurs de rire de Perronneau en accrochant au Salon de 1769 ses portraits de provinciaux - dont le merveilleux Lenormand du Coudray (Paris, musée Cognacq-Jay) - près des personnalités de la Cour peintes par son ami.

Chardin n'a pas moins de 70 ans lorsqu'il se met au pastel pour compenser ses ennuis de santé qui le privent en grande partie de l'usage de ses yeux, dégradés par des décennies à broyer des pigments.

« Mes infirmités m'ont empêché de peindre à l'huile ; je me suis rejeté sur le pastel », écrit-il en 1777 au comte d'Angivillier. De 1771 à 1779, il n'expose plus à chaque Salon du Louvre que des têtes d'études au pastel, dont la critique admire la couleur hardie et savante. L'abbé Raynal, un contemporain de Chardin, observe : « Sa manière de peindre est singulière : il place les couleurs l'une après l'autre sans presque les mêler, de sorte que son ouvrage ressemble un peu à la mosaïque de pièce de rapport, comme la tapisserie faite à l'aiguille qu'on appelle point-carré ».

Sa technique, faite de hachures audacieuses décomposant le spectre chromatique, bien loin du velouté cher à La Tour, n'est pas sans évoquer celle de Perronneau qu'il raillait quelques années plus tôt. Son propre visage reste dès lors une source d'exploration qui ponctue les dernières années de sa carrière.

Cet autoportrait, réalisé deux ans après le premier qu'il expose au Salon de 1771, a été saisi en douane et a pu être acquis avec l'aide de l'Etat en 1991, année où la politique d'enrichissement du cabinet des pastels a permis plusieurs acquisitions importantes.

 

Provenance

Angers, collection de Pierre Louis Eveillard de Livois (1736-1790).
Collection de Mademoiselle de La Marsaulaye, peut être une élève de Chardin.
Don de cette dernière au vicomte de Rochebouët.
Clermont-Ferrand, collection particulière.
Vente publique (Paris, Galerie Georges Petit, 22 mai 1919, lot 99), 1919.
Achat en vente publique par Jan Woodner (1903-1990) (Clermont-Ferrand, 1986), 1986.
Licence d'exportation refusée à Jan Woodner.
Préempté en vente publique par le musée des Beaux-Arts d'Orléans [même vente].
Jugement du tribunal administratif en faveur de Jan Woodner, 1988.
Recours en Conseil d'Etat : acquisition accordée au musée d'Orléans par arrêté, 1990.
Achat avec participation du Fonds du Patrimoine et du FRAM, 1991.

École

France

Localisation

Musée des Beaux-Arts

1er étage

Salle : Cabinet des pastels

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