Attribution : Silva y Velázquez, Diego Rodríguez de Diego Velasquez (Séville, 6 juin 1599 - Madrid, 6 août 1660) (Peintre)
Ancienne attribution : Murillo, Bartolomé Esteban (Séville, Décembre 1617 - Séville, 3 avril 1682) (Peintre)
Saint Thomas
Saint Thomas
Réalisation : 1619 - 1620
Domaine : Peinture
Technique(s) : Toile (peinture à l'huile)
Dimensions : H. 94 cm ; l. 73 cm
N°inventaire : PE.1556.A
© Crédit(s) photo(s) :
Camus, Christophe
Cartel
Entré au musée sous une attribution erronée à Murillo (1617-1682), ce Saint Thomas est avec Démocrite (Rouen, musée des Beaux-Arts) l'un des seuls tableaux de Velázquez conservés dans un musée français. L'austérité de la composition et sa palette monochrome sont caractéristiques des œuvres de jeunesse du peintre. Le tableau faisait peut-être partie d'un Apostolado (série de tableaux représentant individuellement les douze apôtres et le Christ) mais seul ce tableau et Saint Paul (Barcelone, musée national d'art de Catalogne) semblent avoir été conçus. L'iconographie est singullère : saint Thomas est souvent représenté comme un vieillard incrédule, touchant les plaies du Christ pour être convaincu de sa Résurrection. Ici, l'effigie juvénile, la bouche ouverte en train de prêcher, tient un livre comme symbole de son rôle de prédicateur ainsi qu'une lance, allusion à son martyre.
Ce tableau est un marqueur essentiel dans l'évolution artistique du peintre et témoigne de ses multiples sources d'inspiration. Il emprunte au Greco (1541-1614) le principe de l'Apostolado, selon une formule de portraits juvéniles, vigoureux, sans nimbe, dans un goût réaliste proche de l'art de Ribera (1591-1652) ou de Caravage (1571-1610), proposant une lecture personnelle des effets de clair-obscur du peintre Italien. Si les circonstances de la commande et la destination du tableau restent inconnues, le jeune Velázquez réalise un bel exemple de peinture contre-réformiste, montrant un homme simple avec ses défauts, modèle à imiter pour le spectateur pieux. Velázquez aborde l'hagiographie en refusant les artifices du baroque, préférant montrer des hommes du peuple élevés à la sainteté, dans le naturalisme cru de leur simple humanité.
L'oeuvre, dont la lisibilité était altérée par des repeints débordants et un vernis encrassé, e été restaurée en 2018 par Cinzia Pasquall grâce au mécénat du groupe IT&M Régions. La palette et matière picturale subtiles du peintre sont ainsi à nouveaux perceptibles et la composition a retrouvé son homogénéité.
Provenance
Séville, Monastère de Nuestra Senora de L’as Cuevas (?)
Signalé au musée dès 1843.
École
Espagne
Localisation
Musée des Beaux-Arts
2e étage
Salle : Velàzquez et le naturalisme au XVIIe siècle