Réalisation : Perronneau, Jean-Baptiste (Paris (75), 1715 - Amsterdam, 19 novembre 1783) (Pastelliste)
Portrait d'Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800)
Portrait d'Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800)
Réalisation : 1751
Domaine : Pastel
Technique(s) : Papier vergé, papier bleu, (pastel sec)
Dimensions : H. 61,4 cm ; l. 51,2 cm
N°inventaire : 2016.4.1
© Crédit(s) photo(s) :
Lauginie, François
Camus, Christophe
Cartel
L'acquisition en vente publique de ce portrait - sans doute le chef-d'œuvre de Perronneau - est un événement historique dans l'histoire du musée. Resté chez les descendants de Desfriches depuis le XVIIIe siècle, convoité génération après génération par les plus grands marchands et collectionneurs (il a atteint le prix record de 412.500 euros), son entrée au musée d'Orléans a enrichi les collections non seulement de son plus beau pastel, mais également du portrait du fondateur du musée.
Riche négociant orléanais, Desfriches est de ces personnalités qui changent le destin d'une ville. C'est lui, en l'occurrence, qui a permis qu'Orléans devienne au XVIIIe siècle une vile artistique accueillant les plus grands artistes du temps pour des commandes religieuses ou privées. D'abord lancé dans la carrière d'artiste qui le conduit de l'atelier de Dominé, à Orléans, jusqu'aux cours de Nicolas Bertin et de Natoire à Paris, il revient à Orléans en 1737 pour reprendre le négoce familial, conservant de ses années parisiennes un carnet d'adresses bien rempli et des amitiés indéfectibles, à commencer par Perronneau, Cochin ou Nonotte. Devenu un riche négociant dans les produits liés au commerce de Loire (sucre, épices, textiles, probablement esclaves, dernier maillon du commerce triangulaire), il fonde en 1786 avec le comte de Bizemont l'Ecole gratuite de dessin et il confie à Cochin, secrétaire perpétuel de l'Académie, le soin de choisir à Paris le professeur qui enseignera à Orléans. Ce sera Jean Bardin, qui ouvre en 1797 avec Desfriches le musée d'Orléans pour réunir des saisies révolutionnaires.
Perronneau a réalisé ce portrait lors de son premier long séjour à Orléans, en 1751. Offert comme bien d'autres pastels à Desfriches, grand amateur et collectionneur, ce portrait scelle une amitié qui conduit régulièrement Perronneau à Orléans où il trouve une clientèle séduite par la nonchalance des attitudes et la touche énergique de ses portraits, au pastel et à l'huile. C'est toutefois dans ce portrait de Desfriches, plus artiste que bourgeois, le carton à dessins sous le bras, que la sprezzatura chère à Perronneau trouve sa plus parfaite incarnation, reflétant la personnalité bienveillante et spirituelle de ce grand homme des Lumières.
Provenance
Don de l'artiste à Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800).
Orléans, collection Aignan-Thomas Desfriches (1715-1800).
Collection des descendants de Aignan-Thomas Desfriches.
Préempté en vente publique avec participation du Fonds du Patrimoine et sur les arrérages du legs de Madame Guillaux (Paris, Eve, 8 juin 2016, n°68).
École
France
Localisation
Musée des Beaux-Arts
1er étage
Salle : Cabinet des pastels