Réalisation : Vien, Joseph Marie l'Aîné (Montpellier, 18 juin 1716 - Paris (75), 27 mars 1809) (Peintre)
L'Ermite endormi
L'Ermite endormi
Réalisation : 1700 - 1799
Domaine : Peinture
Technique(s) : Toile (peinture à l'huile)
Dimensions : H. 63,5 cm ; l. 50,5 cm
N°inventaire : PE.863
© Crédit(s) photo(s) :
Camus, Christophe
Cartel
La carrière de Vien commence relativement tard, à son arrivée à Paris en 1740 (il a 24 ans), après des années passées en travaux alimentaires dans le Sud de la France. Il ne lui faut que trois ans dans l'atelier de Natoire pour remporter en 1743 le Prix de Rome qui lui permet de se rendre dans la Ville Eternelle, de 1745 à 1750.
Plus attiré par les antiques et le naturalisme des peintres bolonais que par les artistes baroques, il pose durant son séjour romain les germes du néoclassicisme qui va éclore à son retour à Paris chez ses élèves Suvée, Vincent et surtout Jacques-Louis David.
Ce goût du réalisme sans emphase est parfaitement perceptible dans cette étude de vieillard qu'il réalise à Rome en 1750, en même temps que l'Ermite endormi (Paris, musée du Louvre). Le modèle, un musicien rencontré dans un quartier populaire, a déjà posé trois ans plus tôt pour l'une des esquisses du cycle de la Vie de Sainte Marthe (Tarascon). Dans ses mémoires, Vien raconte comment un jour où il faisait poser son modèle, celui-ci s'est endormi, son violon dans les mains. Séduit par cette attitude naturelle et pittoresque, il en a immédiatement tiré le grand tableau du Louvre.
Le tableau est très remarqué la même année à l'exposition des peintres de l'Académie de Saint-Luc au Panthéon, puis à Paris au Salon de 1753. La critique salue l'imitation de la nature et le réalisme grave de cet ermite, dont la version d'Orléans apporte quelques variantes. Préférant un cadrage plus serré, s'attachant à cerner la physionomie du vieil homme, Vien a remplacé le violon que tenait son modèle par un crâne, qu'il reprend en décor de fond dans la version définitive. La tête un peu plus renversée accentue la dimension de memento mori de ce tableau qui apparaît comme une sereine réflexion sur la mort.
Le retour de Vien à Paris, avec notamment ce tableau, marque un tournant décisif dans l'histoire de la peinture.
Son penchant pour la rigueur de l'antique et le naturalisme le positionne, dès sa réception à l'Académie en 1754, comme le peintre chez qui les jeunes peintres veulent s'inscrire pour fuir les outrances du rococo.
Provenance
Don d'Augustin Miron au musée des Beaux-Arts d'Orléans, 1829.
École
France
Localisation
Musée des Beaux-Arts
1er étage
Salle : Vers un retour à l'Antique : les arts sous Louis XV et Louis XVI