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Réalisation : Delacroix, Eugène (1798 - 1863) (Peintre)

Tête de vieille femme grecque, étude pour Les Massacres de Scio

Réalisation : 1824
Domaine : Peinture
Technique(s) : Toile (peinture à l'huile)
Dimensions : H. 41,5 cm ; l. 33,3 cm
N°inventaire : 96.2.1

Cartel

La guerre qui oppose la Grèce à son oppresseur turc entre 1821 et 1830, date de son indépendance, est suivie avec passion et émoi depuis la France où une vague philhellène marque les années 1820. La mort de Lord Byron en 1824 à Missolonghi, où il s'est enrôlé aux côtés des Grecs, cristallise l'engagement désormais indissociable du romantisme. On ne compte plus les sujets relatant le courage de Markos Botzaris, héros de Missolonghi, ou de Lord Byron, favorisés par des expositions privées comme celle en 1826 à La galerie Lebrun au profit des Grecs. Dès 1824, Delacroix songe à réaliser un tableau sur les massacres perpétrés dans l'île de Scio en 1822. Dans son journal il relate les atrocités commises par les Turcs et, en mai 1823, note qu'il est prêt à réaliser un tableau sur le sujet. Les Massacres de Scio sont peints entre le début de l'année 1824 et l'ouverture du Salon en août. En avril, les figures de son allégorie moderne sont achevées, et notamment celle de sa vieille femme, figure d'un peuple de mères qui voient leur pays et leurs enfants laver la terre de leur sang. La grande invention de l'artiste est de privilégier une retenue peu habituelle pour le thème. La vieille femme, dont la fille git morte à ses côtés, son enfant dans les bras, offre une image de résignation éloignée de l'emphase des passions de la peinture classique. En même temps Delacroix érige avec elle une image de l'honneur grec, dans une relecture des trois âges de la vie marqués dans leur maturité par l'espoir. La vieille femme est en effet la seule à porter son regard vers un avenir meilleur, se souvenant d'un âge de liberté qu'il s'agit de reconquérir. Cette tête d'étude est exposée au Salon de 1824 avec d'autres pour la même composition. L'exercice de la tête d'expression, l'un des prix qui jalonnent le cursus académique, est renouvelé au service d'un sujet moderne, comme le fait Cogniet la même année avec sa Tête d'étude d'une vieille.

Provenance

Don de l'artiste à son ami Frédéric Leblond.
Collection Madame Frédéric Leblond.
Collection du Docteur Gebauer, neveu de Frédéric Leblond, 1885.
Achat lors de la vente de la collection du Docteur Gebauer (Cléry, 1904, n°4), 1904.
Paris, collection Madame Albert Esnault-Pelterie,1930.
Paris, collection Madame Jacques Meunier, 1963.
Paris, collection particulière par descendance.
Achat du musée des Beaux-Arts d'Orléans auprès de Monsieur Breton avec participation du fonds du patrimoine, du FRAM, du Conseil général et de la Société des Amis des Musées d'Orléans, 1995.

École

France

Localisation

Musée des Beaux-Arts

1er entresol

Salle : Paris dans les années 1820

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