Réalisation : Pigalle, Jean-Baptiste (Paris (75), 26 janvier 1714 - Paris (75), 22 août 1785) (Sculpteur)
Portrait de Paul Zaigre (vers 1739-1794)
Portrait de Paul Zaigre (vers 1739-1794)
Réalisation : Vers 1760
Domaine : Sculpture
Technique(s) : Terre cuite
Dimensions : H. 59 cm ; L.20 cm ; l. 28 cm
N°inventaire : S.1779
© Crédit(s) photo(s) :
Lauginie, François
Cartel
Au décès de son père, Defriches doit quitter ses études dans l'atelier de Natoire à Paris pour reprendre à Orléans l'entreprise familiale. Avec le concours de son jeune frère devenu capitaine de marine, l'affaire prospère rapidement. Orléans est la dernière ville sur la Loire avant Paris et, dans une ville où les raffineries se comptent par dizaines pour traiter la mélasse arrivée des Antilles, celle de Desfriches assure sa fortune. Il n'en délaisse pas les arts pour autant et tant pour sa propre collection que pour l'embellissement de la ville, ses amitiés sont mises à profit. Alors qu'Hallé, Restout et Vien se voient commander les peintures pour le couvent de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Pigalle est sollicité pour un monument commémorant la délivrance d'Orléans par la Pucelle. Probablement jugé trop coûteux, le projet n'est pas retenu mais Desfriches profite du séjour de son illustre ami en 1760 pour lui commander son buste et celui de son serviteur Paul en terre cuite, matériau aussi prisé des collectionneurs du XVIII° siècle que le pastel.
Paul Zaigre a été offert en 1751 à Desfriches par son frère cadet au retour d'un voyage à Saint-Domingue où les affaires le conduisaient régulièrement pour suivre l'exploitation du sucre. La légende familiale veut qu'il l'ait échangé à des corsaires contre une redingote sur la côte algérienne. Originaire d'Angola, Paul Zaigre a dû faire partie du commerce triangulaire qui faisant transiter les esclaves d'Afrique jusqu'à Saint-Domingue, où les navires étaient chargés de sucre avant de regagner la France. Déclaré invalide en 1752, Desfriches le garde tout de même près de lui.
Comme cela avait cours depuis la fin du XVII° siècle, le page noir était vêtu quotidiennement d'un costume exotique et d'un turban emplumé, selon la mode du temps. Si l'exotisme du costume est bien restitué par Pigalle qui prend plaisir à détailler les matériaux de la veste, il a également cherché à traduire la personnalité du page au port altier. Paul est resté lié toute sa vie à son maître qui le déclare comme homme de confiance en 1777. Desfriches lui offre une maison non loin de l'Hôtel Euverte Hatte où il demeure (actuel Centre Charles Péquy).
Provenance
Commande par Aignan-Thomas Desfriches, vers 1760.
Collection d'Aignan-Thomas Desfriches.
Par descendance d'Aignan-Thomas Desfriches à sa fille Perpétue-Félicité Limay née Desfriches, 1800.
Don de Perpétue-Félicité Limay au Musée des Beaux-Arts d'Orléans, 1825.
École
France
Localisation
Musée des Beaux-Arts
1er étage
Salle : Cabinet des pastels