Ajouter en favori ?

Réalisation : Lairesse, Gérard de (Liège, 1641 - Amsterdam, 1711) (Peintre)

Les Quatre Âge de l'humanité, L'Âge de fer

Réalisation : 1682
Domaine : Peinture
Technique(s) : Grisaille
Dimensions : H. 228,5 cm ; l. 125,7 cm
N°inventaire : 75.2.2

Cartel

Ces toiles permettent d'évoquer, non loin de La Déploration de Bertholet Flémal exposée dans la même salle, la tendance classicisante qui anime l'école liégeoise de peinture au XVIIe siècle. Lairesse est l’une des plus célèbres personnalités de cette tendance, puisant dans les modèles romains et français le goût d'une peinture équilibrée et retenue, alliant à la grâce des poses et des drapes antiques un sens du rythme et de l'harmonie hérités de Nicolas Poussin (1614-1675) et de ses émules. Sa passion pour Poussin sera particulièrement sensible dans son Grand livre des peintres publié en 1707, ce qui lui vaudra le surnom de « Poussin hollandais ». D'abord formé par Flémal dans sa ville natale, il s'installe à Bois-le-Duc en 1665, puis se fixe définitivement à Amsterdam en 1667 où il entame une grande carrière de décorateur, forgeant sa réputation en apportant en terres hollandaises le classicisme de Poussin qu'il a découvert par la gravure. A Amsterdam, il travaille au service du Stadhouder Guillaume d'Orange et peint de grandes compositions pour la chambre civile (Binnenhot) de La Haye. Il participe à la décoration des châteaux de Soestayck, de Loo et réalise plusieurs décors en grisaille, dont la série d'Orléans est sans doute l'exemple le plus tardif, mais aussi l'un des plus ambitieux. Ces quatre tableaux devaient orner le vestibule du riche marchand David Hompton, pour sa somptueuse demeure sur le Keizergracht à Amsterdam. Sans doute disposés originellement deux par deux et face à face, ils donnaient l'illusion de grands groupes sculptés disposés dans des niches de marbre, trompe-l'œil obtenu par un camaïeu de gris, procédé dans lequel Lairesse était passé maître, faisant office de pionnier dans cette solution décorative qui annonce les grands décors du XVIIIe siècle. Ces toiles évoquent la conception antique du déroulement de l'Histoire humaine, partant d'un Âge d'or idyllique, moment de paix et de bonheur, pour se détériorer sans cesse par la faute des hommes jusqu'à l'Âgede fer, où règnent la guerre, la misère et le désespoir. Cette lente déchéance de l'Homme, passant de l'Âge d'or à l'Âge d'argent, puis à l'Âge de bronze et enfin à l'Âge de fer, désignés au travers de métaux de valeur décroissante, est décrite dans Les Travaux et les Jours d'Hésiode et dans les Métamorphoses d'Ovide. Lairesse propose une représentation allégorique de ces quatre âges, se pliant aux textes antiques ou inventant une iconographie inédite.

L'Âge de fer clôt la narration. Le chaos règne dans un désordre de mouvements et de bruits. L'allégorie de la Guerre s'élance en brandissant épée et bouclier, les soldats assassinent les femmes et leurs enfants. A terre gisent leurs objets quotidiens, non loin d'une colonne abattue et d'une branche d'olivier écrasée par la foule. Au-dessus du tumulte, la vierge Astrée, désormais les yeux bandés, rejoint pour toujours les cieux. En partie supérieure, les branches mêlées de chardon et d'épis de blé symbolisent la confusion du bien et du mal. Dans le médaillon central, des prisonniers sont exécutés.

 

Provenance

Amsterdam, commandé pour la maison du marchand David Hompton, 1682.
Château du Menil-Hubert (Orne), collection Valpinçon.
Préempté en vente publique, 1975.
Dépôt de l’État au musée des Beaux-arts d'Orléans 1976.
Transfert à titre gratuit en pleine propriété à la ville d'Orléans, 2020.

École

Hollande

Localisation

Musée des Beaux-Arts

2e étage

Salle : Le siècle d'Or dans les écoles du Nord

Partager l'oeuvre