Diacre tenant un calice

Après une formation toulousaine auprès d'Antoine Rivalz (1667-1735), Subleyras se rend à Paris des 1726 et obtient le Grand prix l'année suivante. Dès 1728, il part à Rome où se déroule toute sa carrière. Grâce au soutien du pape Benoit XIV, il reçoit en 1743 l'une des commandes les plus importantes de sa carrière pour la basilique Saint-Pierre, commande que très peu de peintres français avaient reçue avant lui (Simon Vouel, Nicolas Poussin, Valentin de Boulogne). Ces deux esquisses préparent cette œuvre monumentale, La Messe de saint Basile, achevée en 1747 (église Santa Maria degli Angeli, Rome). L'oeuvre illustre un épisode de la vie de saint Basile, un des quatre Pères de l'Eglise grecque, qui lutta contre l'hérésie d'Arius et s'opposa à l'empereur Valens, adepte de l'arianisme. Valens, touché par la résistance du saint, souhaita assister à l'un de ses offices, le jour de l'Epiphanie. L'empereur s'évanouit devant l'intensité religieuse de la cérémonie et la conviction du saint. De nombreuses esquisses semblent avoir été réalisées pour préparer ce tableau, témoins de l'attention accordée par le peintre à ce projet. Le diacre portant un chandelier (PE.808) est ainsi représenté en pied, alors que seule la partie supérieure du personnage est conservée dans la version finale. Le diacre portant un calice (PE.809) prépare la figure placée au pied de l'autel qui apporte, au moment de l'offertoire (moment de la messe au cours duquel le prêtre offre à Dieu le pain et le vin), un calice à Basile. Les deux diacres encadrent ainsi saint Basile dans la composition finale. Ces oeuvres sont emblématiques de la manière du peintre, qui anime les chasubles des diacres de coups de pinceaux larges, tout en démontrant un grand talent de coloriste avec son camaïeu de blanc. Cette harmonie chromatique accompagne une sobre mise en page, renforçant le caractère solennel du moment évoqué.