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Réalisation : Desfriches, Aignan-Thomas (Orléans, 7 mars 1715 - Orléans, 25 décembre 1800 (4 Nivôse An 9)) (Dessinateur)

Représentation des travaux du pont d'Orléans

Réalisation : 1755 - 1756
Domaine : Dessin
Technique(s) : Papier vergé (pierre noire, crayon noir)
Dimensions : H. 30,1 cm ; l. 51,3 cm
N°inventaire : MO.63.1383
© Crédit(s) photo(s) : Lombard, Mathieu

Cartel

C’est dans l’exercice du dessin de paysage qu’Aignan-Thomas Desfriches, un ancien élève de Bertin et de Natoire devenu prospère homme d’affaire, a trouvé son accomplissement artistique. Lorsqu’il dut renoncer à une carrière de peintre pour prendre la tête de l’entreprise paternelle, ses ambitions se reportèrent dans la pratique du dessin dont la mise en œuvre facile restait compatible avec ses occupations. Ce n’est toutefois qu’après plusieurs années passées à voyager pour redresser les affaires familiales qu’il put développer sa carrière d’artiste amateur, vers 1745 environ. Une aspiration vers la nature conjuguée à ses goûts de collectionneur pour les écoles flamande et hollandaise fit du paysage son genre de prédilection. L’Orléanais, les bords du Loiret en particulier, constituèrent le répertoire à partir duquel il élabora un pittoresque préfigurant, par sa combinaison du rustique, de l’idyllique et par l’agrément de ses figures, les univers de Pillement, Boissieu ou Moreau l’Aîné. Durant plus de vingt années il pratiqua les techniques traditionnelles du graphite et de la pierre noire. Sa réputation de dessinateur grandit avec l’invention, en 1767, du « papier-tablette », une feuille recouverte d’une fine couche de kaolin sur laquelle le trait de pierre noire, son estompage et le grattage de la surface permettaient d’obtenir une acuité graphique et des effets atmosphériques nouveaux. Si ses productions furent d’abord réservées à son entourage, son biographe rapporte des exemples de la valeur considérable qu’atteignirent certaines d’entre elles sur le marché, telle celle acquise par le Grand duc de Toscane auprès de Natoire pour la somme de neuf cent cinquante livres afin d’en faire don au pape Pie VI.

Au XVIIIe siècle, Orléans a trouvé en Desfriches son portraitiste officiel. Quelques années après qu’il eut repris ses crayons, le chantier de la construction du nouveau pont d’Orléans, en remplacement du pont médiéval des Tourelles menaçant ruine, lui fournit l’occasion d’un reportage en plusieurs dessins où l’intérêt ingénierique le dispute au pittoresque. Cette entreprise lui a été inspirée par son amitié avec l’ingénieur des Ponts et Chaussées Robert Soyer (1717-1802), envoyé de Paris pour diriger le chantier et qui allait vivre chez Desfriches jusqu’à sa mort. Une première vue des travaux du pont d’Orléans (collection particulière) datée de 1750, soit un an avant la pose de la première pierre, montre les structures sur pilotis dans une partie asséchée du lit du fleuve où s’active une foule nombreuse d’ouvriers. Un deuxième dessin , gravé par Pierre Quentin Chedel, figure les mêmes ouvrages « tels qu’ils étaient le 28 juillet 1752 » comme l’indique la lettre, dessinés « de dessus l’Isle de la Mothe poissonnière qui comprend l’emplacement de 3 piles et une culée » (inv. 71.7.35 MHAO). Une troisième composition, Addition au pont d’Orléans (inv. 2020.20.1 MBAO), également gravée par Chedel, présente l’installation d’un moulin destiné à l’épuisement de l’eau indispensable pour établir la fondation des piles. Dernière séquence connue de cette série, La Représentation des travaux du pont d’Orléans illustre la construction des trois voûtes reliant le quai Cypierre (rive droite) à l’île Saint-Antoine au milieu du fleuve, au cours de l’année 1755, sur la charpente de cintres levés grâce à des grues. Comme les deux premières vues, celle-ci est animée au premier plan d’une intense activité, celle du trafic fluvial des toues et gabares (embarcations ligériennes) chargées de mariniers acheminant marchandises et voyageurs.

Provenance

Par descendance de l'artiste à sa veuve, Marie Madeleine Bufferau épouse Desfriches (1716-1813), 1800.
Collection Marie Madeleine Bufferau (1716-1813).
Par descendance de la précédente à sa fille Félicité-Perpétue Desfriches épouse Cadet de Limay (1745-1834), 1813.
Collection de Félcité Perpétue Desfirches épouse Cadet de Limay (1745-1834).
Par descendance de la précédente à sa petite-fille Marie-Clotilde Cadet de Limay épouse Ratouis (1843-1932), 1834.
Collection Marie-Clotilde Cadet de Limay épouse Ratouis (1843-1932).
Par descendance de la précédente à son fils Paul Ratouis de Limay (1881-1963), 1932.
Collection Paul Ratouis de Limay (1881-1963).
Legs de Paul Ratouis de Limay au musée des Beaux-Arts d'Orléans, 1963.

École

France

Localisation

Musée des Beaux-Arts

Réserve

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