Réalisation : Devéria, Eugène François Marie Joseph (Pau, 22/04/1805 - Pau, 03/02/1865) (Peintre)
Scéne de la Fronde, Mazarin et Condé
Scéne de la Fronde, Mazarin et Condé
Réalisation : 1830 - 1835
Domaine : Peinture
Technique(s) : Toile (peinture à l'huile)
Dimensions : H. 94 cm ; l. 73 cm
N°inventaire : 2020.32.1
Cartel
En 1829 paraît chez l'éditeur de la jeunesse romantique Henri Gaugain un album de dix lithographies d'Achille et Eugène Devéria et de Camille Roqueplan, Chroniques de France, dans lequel la Fronde occupe une place inédite. Le XVIIe siècle est en pleine redécouverte et attire par ses costumes et ses intrigues la nouvelle école, en peinture comme en littérature. Le succès de ces feuilles conduit Eugène Devéria à reprendre au moins deux sujets en peinture, dont Condé et Mazarin, réalisé vers 1835, alors qu'il travaille à Versailles à plusieurs grandes toiles pour les galeries d'Histoire de France.
Cette composition trouve sa genèse dans le contexte de la réalisation du Coadjuteur arrivant au Palais Royal, commandé en 1829 pour le Palais Royal et détruit en 1848. C'est justement dans les mémoires du Coadjuteur, devenu cardinal de Retz, que Devéria puise son épisode : alors que Longueville ne parvient pas à obtenir de Mazarin le gouvernement du Pont-de-l'Arche, le prince de Condé accepte d'intercéder auprès du cardinal, dont le refus apparaît comme une offense. En quittant un soir le cabinet de la Reine, déterminé à étancher son orgueil meurtri, Condé lui lance un facétieux « Adieu, Mars ». Devéria renforce le caractère anecdotique de cet instant, où l'Histoire bascule avec l'engagement de Condé dans la Fronde, en accentuant le geste du prince qui littéralement tire la barbe de Mazarin. L'humiliation du prélat est redoublée par l'intérêt que la Cour porte à l'événement.
Pour asseoir la tension dramatique de cet épisode qui ouvre la période de la Fronde condéenne, Devéria reprend les ressorts de La Naissance d'Henri IV, immense succès du Salon de 1827 qui le propulse jeune chef de file de la nouvelle école. Le dispositif théâtral, avec sa succession de plans et sa foule de figurants, concentre l'attention sur le devant de la scène et façonne la couleur locale, notion-clé de la peinture romantique, sur laquelle repose la vérité historique du tableau.
Provenance
Préempté en vente publique (Salorges Enchères, Nantes, 5 décembre 2020, lot 48) par le musée des Beaux-Arts d'Orléans grâce à la Société des amis des musées d'Orléans, 2020.
École
France
Localisation
Musée des Beaux-Arts
1er entresol
Salle : Le salon sous la monarchie de Juillet (1830-1848)