Réalisation : Scheffer, Ary (Dordrecht, 10 février 1795 (22 Pluviôse An 3) - Argenteuil, 15 juin 1858) (Peintre)
La Princesse Marie d'Orléans dans son atelier
La Princesse Marie d'Orléans dans son atelier
Réalisation : 1839
Domaine : Peinture
Technique(s) : Toile (peinture à l'huile)
Dimensions : H. 63,5 cm ; l. 41 cm
N°inventaire : 2022.7.1
© Crédit(s) photo(s) :
Philippe, Arnaud
Cartel
Grand amateur d'art lui-même, Louis-Philippe, qui n'est encore que duc d'Orléans, confie dès 1822 l'éducation artistique de ses enfants au peintre Ary Scheffer. Formé avec son frère Henry dans l'atelier de Pierre Guérin, avec Léon Cogniet, Eugène Delacroix et Théodore Géricault, Scheffer expose déjà depuis dix ans lorsqu'il montre en 1822 son adhésion aux idées esthétiques émergentes avec Les Ombres de Françoise de Rimini et son amant apparaissant à Dante et à Virgile. Ce sujet hautement romantique, pris dans L'Enfer de Dante, amorce un détour littéraire chez le peintre qui se poursuit avec Goethe ou Byron. À son contact, Ferdinand d'Orléans et Marie développent un goût qu'ils partagent avec leur père pour cette « nouvelle école » qui éclot en peinture entre les Salons de 1822 et 1827, mais aussi en littérature chez leur jeune ami Dumas et sa génération.
Peu douée dans un premier temps pour le dessin, malgré un goût prononcé pour les sujets de la littérature romantique, Marie montre une plus grande aptitude dans l'appréhension du volume, que Scheffer exerce à partir de 1834 à travers des exercices de modelage. La sculptrice se révèle et son grand succès restera Jeanne d'Arc en prière, taillée ans le marbre pour les galeries historiques de Versailles puis tirée en plusieurs formats par Susse. L'œuvre de la princesse s'avère foisonnante et, en 1837, alors qu'elle épouse le duc de Wurtemberg, elle souhaite obtenir un portrait d'elle en artiste.
La modernité de l'éducation offerte par Louis-Philippe et Marie-Amélie à leurs enfants se révèle dans ce choix. La composition d'Ary Scheffer, achevée en 1838, est en effet d'autant plus audacieuse que le travail de la sculpture renvoie à un univers éminemment masculin et peu digne d'une princesse.
Il en réalise plusieurs variantes montrant le travail en cours de la jeune femme. Sa mort le 6 janvier 1839 jette le deuil sur la famille, mais également sur la France entière qui était particulièrement attachée à cette princesse que le monde des arts pleure comme l'une des siens. Louise, reine des Belges et sœur aînée de Marie, commande alors à Scheffer une réplique de son portrait, qu'elle lègue par la suite à Philippe de Wurtemberg, ce fils qui n'aura pas connu sa mère. Le portrait est resté dans la famille jusqu'en 2022, lorsqu'il a été acquis par le musée d'Orléans dans une vente des biens de la famille à Munich, avec l'aide de Cyrille Molina et Oakridge.
Provenance
Commandé par Louise d'Orléans, reine des Belges (1812-1850).
Bruxelles, collection de Louise d'Orléans (1812-1850).
Legs de Louise d'Orléans à Philippe de Wurtemberg (1838-1917), fils du modèle.
Par descendance de Philippe de Wurtemberg à ses héritiers.
Achat en vente publique par le musée des Beaux-Arts d'Orléans (Munich, Neumeister Münchener Kunstauktionshaus, 30mars 2022, lot 1455), avec participation de Cyrille Molina et Oakridge, 2022.
École
France
Localisation
Musée des Beaux-Arts
1er entresol
Salle : Louis-Philippe et les Orléans